Bien qu’elle soit le produit d’une union mixte [Loup Commun d’Amérique X Loup Arctique.], Nyx a tout d’une louve arctique. Un pelage épais et long, blanc tournant vers le crème… De petites oreilles rondes couronnant une fine tête habillée d’un museau fin et court. Elle est assez courte sur patte, mais prendra une envergure un peu plus imposante lorsqu’elle prendra de l’âge. Son regard, d'un bleu très sobre, porte assez à confusion. On le croirait gris, par moment. Nyx est un peu plus petite que les autres louves adultes de son âge. Elle passe facilement pour une jeune adolescente de deux ans à peine. Malgré cette faiblesse, sa petitesse lui offre une rapidité et une endurance incroyable.

Autrefois, Nyx était une jeune louve étrange, mystérieuse et lunatique… Effectivement, il était très rare de la surprendre en grande discussion avec quelqu’un, préférant de loin la solitude à la compagnie. Discrète, elle ne se mêlait de se qui la regarde, adoptant de ce fait un rôle secondaire dans tout ce qu’elle entreprenait. Préférant jouer les jeunes filles effacées, elle restait dans l’ombre de sa sœur et de sa mère, n’intervenant que très rarement dans leurs histoires et problèmes. Nyx était, à ses deux ans, une jeune adulte calme et responsable. Voyant sa mère sombrer de plus en plus bas dans la folie, et sa sœur se promenant de plus en plus près du même gouffre, Nyx avait pris l’habitude d’être l’ancre qui les retient dans le monde réel… Cependant, comme elle était disciplinée et obéissante, c’est toujours sa mère qui avait le dernier mot.

C’est lorsqu’elle se retrouvait seule qu’elle jouissait pleinement de son intelligence et de son ingéniosité. Patiente, calculatrice et observatrice, Nyx réalisait toujours de grandes choses lorsqu’elle y mettait du temps et du sien. C’était une jeune louve réaliste, modeste et sensible, du moins, jusqu’à preuve du contraire…

Malgré sa personnalité d’avantage féminine, Nyx avait beau voir tous les jours les pires horreurs causées par la violence de sa mère et l’arrogance de sa sœur, elle ne semblait jamais en souffrir mentalement, comme si la tourmente, l’horreur, la brutalité et la cruauté la laissait de marbre. Venant d’une jeune femme sensible et féminine comme Nyx, nul n’a jamais su comment un tel prodige pouvait être possible. Elle était innocente, jamais on n’aurait pu croire, avec sa petite bouille d’ange tombé du ciel, qu'elle ne puisse un jour faire la vilaine. Mais on doit toujours se méfier de l’eau dormante… Après tout… Son insensibilité à la violence pourrait lui être tout un avantage.

Maintenant qu’elle est seule, loin de sa mère violente et de sa sœur arrogante, Nyx est une louve épanouis, solide et directe. Elle fait preuve de sagesse et de noblesse exemplaire, se disant comme étant une louve juste et équitable. Nyx est douce et affectueuse, prenant toujours en faveur du côté pacifiste étant elle-même pour la paix et l'ordre. Cependant, lorsque la sérénité n'est pas envisageable, elle est totalement apte à se battre, de manière diplomatique, tout de même. Elle sait se faire respecter et n'hésite pas à employer la force pour faire régner la quiétude et le clame. Elle a un grand sens de l'honneur et possède beaucoup de principes basés sur la justice et la politesse. Elle est une louve assez paisible, toujours posée, elle ne s’énervera pour ainsi dire pratiquement jamais, ou alors, il lui faut de bonnes, mais alors là, de très bonnes raisons ! Elle est très attachée aux valeurs qu’on lui a imposées étant jeune : Une femelle ne voute jamais le dos. Elle a un bon dialecte et utilise avant tous les paroles pour calmer.

Malgré son grand sens de la royauté et de la diplomatie, Nyx se montre parfois espiègle et maligne envers ses camarades masculins. Elle garde ceux-ci un peu plus à l’écart, dans l’ombre des femelles. Et oui, Comme sa mère et sa sœur, Nyx a toujours été habitée par un petit côté féministe.

Cette jeune adulte garde tout de même un petit côté solitaire, lunatique et mystérieux. Elle n’est pas devenue plus bavarde avec le temps. Toujours aussi discrète, tisser des liens avec qu’elle peut s’avérer long et difficile.

Selon les normalités, les naissances sont le résultat d’un amour entre deux loups… Heyden, leur mère, n’était pas le genre de louve qui suivait les formalités… Au contraire. C’était une femelle extrêmement violente, sans âme… Sans morale n’y éthique. Certains ce demandaient si elle pouvait consciemment faire la différence entre le bien et le mal. Cette louve détestait les mâles et les louveteaux. Il fut donc extrêmement surprenant pour ses congénères de la voir revenir, après deux ans, accompagnée de deux jeunes adultes qui, par le fait même, s’avérait être ses petites.

Hécate et Nyx virent le jour en Mars, il y à trois ans, d’une portée de sept loupiots. Oui oui, sept ! Elle était fertile, Heyden, même avec ses aires de garçon manqué. Donc, cette nuit là, sept vinrent au monde, deux survécurent. Comment cela ce fait-il ? Voyons, ne posez pas la question, Heyden, c’est Heyden… Elle les tua les uns après les autres, commençant par les trois mâles, puis deux des quatre femelles. À peine vingt-trois minutes après leur naissance, la fourbe louve souleva sa grande carcasse épuisée du sol, laissant une mare de sang rougir la pierre de la tanière. Les uns après les autres… Elle supervisât leur mise à mort, jouant le rôle du bourreau. Le premier petit mal brun rougit, à son tour, de son propre sang, le sol. Heyden s’en approchant, posant froidement l’une de ses antérieurs sur lui, resserrant contre son petit corps un étau de griffes suffisamment puissant pour le faire gémir piteusement, et l’essuya sur le sol comme lorsqu’on ensuit un vulgaire chewing-gomme de sous notre pied, première mise à mort. Une autre ? Après avoir léché le sang du nouveau cadavre, Heyden se rapprochant funèbrement du deuxième louveteau, attrapant l’une de ses pattes arrière entre ses crocs. D’un coup de tête violent et vigoureux, le corps du loupiot se fracassa contre la paroi rocheuse, seulement, Heyden avait oublié de relâcher son emprise, la patte du petit n’avait donc pas suivie le corps. Ainsi, la tuerie se poursuivie jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que deux… Ces deux petites, elles s’étaient entrelacées et dormaient paisiblement l’une contre l’autre comme deux grandes louves. La tueuse, nouvelle mère, tenta de se mettre à l’esprit qu’elles n’étaient le fruit que d’un stupide accouplement qui n’avait jamais eu lieu d’être, mais voyant ses deux jeunes loupiotes s’adorer ainsi, Heyden fût tout simplement incapable de les tuer.

Plus elles grandissaient, plus Heyden les adorait silencieusement. Elle n’eu jamais assez peu d’orgueil pour leur dire ‘Je t’aime’. Les jeunes filles ne reçurent aucune éducation directe de la part de leur mère. Avec cette dernière, c’était marche ou crève, et pendant qu’on y est, apprend. Hors les jeunes louves apprirent en regardant et en analysant Heyden. La suivant à la trace, elles grandirent dans son ombre, apprirent à chasser, apprirent à combattre. Et les gens osent dire que ce n’est pas une bonne mère ! Vous ne connaitrez jamais plus raffinée que Nyx, et jamais plus sociable –bien que mauvaise– qu’Hécate.

Les deux jumelles grandirent ensemble, jusqu’au jour où Nyx en eu assez de toute cette violence et cette fourberie. Elle avait alors deux ans et demi. Maintenant seule, elle marcha, à la recherche d’une nouvelle vie… De nouvelles terres qui, espère-t-elle, seront bien moins violentes et sanglantes.