Nous étions en fin d’avant midi. Nyx s’était réveillée très tard, trop épuisée par la nuit dernière, alors qu’elle avait eu tant de mal à trouver le sommeil. Cette nuit là, elle avait décidée de son plein gré de ne pas rentrer au camp de sa meute, histoire de prendre l’air un peu. Elle avait flâné toute la nuit, ce demandant quoi faire, quand elle trouverait le sommeil et, naturellement, pourquoi elle ne le trouvait pas. En fait, elle n’aurait pas dû chercher la question si longtemps… Elle avait, hier soir, la tête bourrée de souvenirs malsain et douloureux. Les visages de sa sœur et de sa mère, leurs voix et leurs actions qui lui résonnaient en tête l’avait tenue éveillée. Par chance, c’est vers les petites heures du matin, soit quatre heure trente, que le repos la gagna finalement.

Une exquise brise vint réveiller la jeune louve blanche. Le soleil chaud du midi, reflétant sur son pelage, donnait à celui-ci un doux éclat, comme s’il brillait légèrement. Bien que réveillée depuis un temps, ce fut le chant clair et lumineux des oiseaux qui lui fit ouvrir les yeux. Non pas que ceux-ci l’agaçaient, au contraire, Nyx s’en délectait. Elle commença par relever la tête, puis, dans un long bâillement profond et réconfortant, elle étira son corps féminin de tous ses muscles. Lentement, elle releva sa grande carcasse, s’appuyant doucement sur le roché qui lui avait tenu compagnie la nuit dernière. Relevant le museau vers le ciel, elle prit une grande gorger d’air, écoutant attentivement les bruits qui l’entouraient. La louve de l’Aurore s’abreuva longuement dans le ruisseau.

Codée par Symphonie

Sa longue queue légèrement battante, Nyx s’abreuvait toujours. La douce brise berçait lentement son fin pelage d’ivoire. Les oreilles plaquées contre la nuque, la louve ne portait maintenant guère attention au monde qui l’entourait. Elle avait baissée sa garde… Peut-être n’aurait-elle pas dû ? Nyx entendit un petit craquement venant de derrière. Elle se redressa, tourna rapidement la tête et pointa ses petite oreilles vers l’origine du bruit. La louve attendit, encore et encore. Voyant le temps passé, elle décida d’allez voir elle-même. Plongeant son museau dans un petit buisson, elle recula d’un bond apeuré lorsqu’elle se fit surprendre par une perdrix. Le volatile prit son envole, laissant derrière lui quelques plumes. Nyx gronda sourdement, avant de retourner près du ruisseau et d’y replonger sa langue.

Un deuxième craquement… Cette fois, la louve ne bougea pas. Pas question de ce faire avoir encore une fois. De plus, l’odeur d’un loup de sa meute parvint jusqu’à son museau… Du coup, Nyx se sentie rassurée et apaisée. Sans y prêter attention, elle continua à boire longuement. Elle aurait peut-être dû se retourner, juste un peu, car quelques secondes plus tard, l’individu en question l’avait poussée à l’eau. Quel culot ! Par chance, Nyx avait passé la nuit à un endroit où l’eau était peu profonde et où le courant était calme et paisible. Tout de même, ce geste avait suffit à l’énerver un peu. La louve blanche se releva, toujours à l’eau, et se retourna vers son assaillant. Elle plissa les yeux. S’attirer des ennuis ? Elle n’avait plus trois mois, mais trois ans ! De plus, elle était en terres neutres. Nyx gronda intérieurement.

« Que de respect que de pousser un membre de sa meute à l’eau. »

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