Paradisiaque : voilà le mot qualifiant parfaitement l'endroit où un certain loup se trouvait actuellement, se baladant en terre neutre, ne craignant pas spécialement les mauvaises rencontres. En effet, malgré le fait qu'un de ses traits de caractère soit la méfiance, il lui arrivait de se "lâcher", entre autre, et d'arrêter d'être en permanence sur la défensive, où qu'il soit. Aujourd'hui, il se baladerait juste, rien de plus. Et peut-être ferait-il une rencontre, qui sait? Quoiqu'il en soit, pour le moment il ne faisait que marcher, laissant derrière lui des traces de pas que la mer s'occupera d'effacer lorsque la marée sera plus haute, en fin de journée certainement. Il n'était pas spécialement habitué à la chaleur, mais celle-la lui convenait parfaitement, contrairement à celle des terres arides qu'il avait déjà eu l'occasion de fréquenter une fois, et qu'il avait amèrement regretté. Il se souvient avoir tenté de s'y introduire, alors qu'il n'était qu'un simple solitaire à l'époque, et il avait faillit y passer. Rien que le sol lui avait fait terriblement mal aux coussinets, mais il avait voulu continuer à avancer, pour au final se perdre et être assoiffé, au point d'avoir quelques rapaces volant au dessus de lui, sentant qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps pour vivre. Et pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, il avait survécu. Ce n'était pas la première qu'il échappait à la mort, mais la première fois qu'il n'avait aucun souvenir de comment c'était arrivé...
Blast secoua la tête pour faire partir ces souvenirs de ses pensées et revenir à la réalité. Le soleil était à son point cardinal le plus haut dans le ciel, cela devait donc être le début de l'après-midi. Le loup remarqua en chemin qu'il y avait d'autres traces de pas, différentes des siennes. Il les renifla donc et en sentit une odeur lui étant inconnu. Cependant, il ne chercha pas à pister son origine, ayant autre chose à faire. Surtout qu'il était très probable que le loup à qui appartenait ses traces ait remarqué celles de l'alpha, donc à quoi bon. S'ils se mettaient à se pister mutuellement à partir de leurs traces de pas, cela ne les ferait que tourner en rond, donnant ainsi une situation plutôt cocasse. Le loup gris en esquissa un léger sourire rien qu'en y repensant. Mais ce-dernier s'effaça rapidement, du fait qu'il commençait à se demander si l'inconnu qui était sur ces terres étaient d'une meute qualifiable de "mauvaise". Voilà, Blast avait retrouvé sa véritable nature : la méfiance. Ainsi, il décida de continuer à marcher mais dans la mer. Les pattes dans l'eau, il ne ferait plus de traces et il serait probablement plus tranquille...
Au bout d'un certain temps, il commença à se fatiguer. La chaleur du soleil lui tapait de plus en plus, et il se sentait fatigué. Apercevant un palmier non loin de là, il sauta sur l'occasion. D'un pas rapide, il se dirigea vers le coin d'ombre que produisait l'arbre. Là, il s'y coucha sur le côté, et cela lui procura un bien fou. Tellement que ses paupières s’alourdirent rapidement, ainsi que son crâne. Il posa alors sa tête sur le sable, les yeux fermés et le vent caressant ses poils, pendant quelques minutes. Jusqu'à ce que soudainement, il sentit s'approcher une odeur particulière, une odeur inconnue. Ou du moins presque inconnue. Sans pour autant changer de position ou ouvrir les yeux, il reconnu parfaitement et non-loin de lui l'odeur qu'il avait flairer un peu plus tôt au niveau des traces de pas.

Cela faisait déjà peu de temps que je m'étais mise dans le rôle d'Alpha. D'abord cette intrusion soudaine d'un loup à moitié fou au camp, et puis cette Guérisseuse faisant part aux Moonlight's. J'espérerais que d'autres se joindront à nous.Restée au camps et attendre que ça se passe, ça ne servait à rien. De toute manière, je n'avais trouvé aucune trace des deux autres. J'ai crus voir Demy partir vers l'Ouest, j'espérais tout simplement qu'il ne se dirige pas réellement vers les terres du Crépuscule. Enfin voilà, si j'étais là, c'est car moi aussi il me fallait prendre l'air, et solitaire cette fois-ci ! Mais quand même, partir sans prévenir l'Alpha c'est tout de même impoli. J'arrêtai de songer un moment à ma vie de petite meute et contemplai simplement les vagues caresser le sable où le soleil tapait. On voyait bien là que nous étions au Printemps, cela va de soit. Mais étant donné que le cycle des saisons débutait, c'était aussi une nouvelle vie pour les quatre meutes et les Dieux.

J'avais peur, très peur que quelque chose vient à basculer dans les terres de Shirokuro... Que dis-je ! Les Dieux veillent sur nous et n'ont aucune raison de nous détruire, alors tout ira bien. Je soupirai un bon coup en pressant un peu le pas afin que le rythme ne devienne pas trop lassant. Je mis à trottiner, la tête haute, humant l'air d'un sourire satisfait et apaisé. Le bruit des vagues se mixant avec la brise du Printemps pourrait apaiser quiconque, même un loup de l'éclipse.Soudain, j'entendis des bruits dans l'eau. Tiens ? Je n'étais donc pas seule. C'est alors que je baissai le museau vers le sol et continuai ma route à une allure plutôt lente, la truffe rappant presque le sable. Celle-ci atteignit un creux. Un creux d'une étrange forme, si puis-je dire. Je releva -légèrement- mon museau pour percevoir un empreinte. Une empreinte de loup, plus précisément. Une empreinte de loup, oui, mais pas seulement "une", il y en avait plein à sa suite.

Intriguée, je les suivies, Truffe presque contre les petits grains de sable assemblés. Je pressai de plus en plus le pas sans pour autant relever le museau. Je sentis le soleil me quitter, il ne faisait pas froid, mais plutôt d'une température douce, il faisait également un petit peu plus sombre et je n'étais plus aveuglée. Je ne relevai pas pour autant ma tête, j'étais bien au courant que je me trouvai dans un coin d'ombre, ce que je voulais, c'était savoir quel genre de loup était-ce, et peut-être, rejoindra-t-il ma meute. Mon museau en vint enfin à bout. L'odeur était proche, voire face à moi. Et puis je sentis ma truffe percuté quelque chose. Quelque chose de... doux ? L'odeur était bien la même, mais une autre sorte d'odeur s'y était ajoutée. C'était.. étrange ? Je continuai de renifler la "chose" et relevai lentement la tête. Tout ce que je vis, c'était le derrière d'un loup gris qui était couché paisiblement. Surprise et honteuse, je fit un bon et balbutiai :

- Je...Je... Je ne savais pas que c'était vous.. je... Je ne savais pas et...

Remarquant que m'excuser en balbutiant n'allait pas arranger les choses, je voulus m'approcher de lui pour lui parler en face et me pardonner de mon geste... gênant. Je sentis quelque chose de dur toucher ma patte, et je perdis l’équilibre. Malheur ! Je venais de trébucher sur un ridicule petit caillou ! Voilà que je tombai tête en bas, fesses à l'air contre le palmier provoquant l'ombre. Non seulement je me trouvai déjà assez gênée pour avoir renifler au mauvais endroit, mais en plus de cela, je venais de lui montrer ma maladresse toute entière avec une vue qui devait lui être probablement désastreuse... Le seul réflexe que je fus, c'est sourire bêtement et cacher cette "vue", queue entre les pattes. Décidément, j'avais plutôt l'air d'une solitaire, et surement pas d'une Alpha. Disons que ça commence bien, la vie de meute !

Blast avait manqué de s'endormir complètement, bercé par le bruit des vagues et par la brise qui caressait ses poils. Mais l'odeur, une odeur qu'il qualifiait plutôt douce et sucré, l'avait intrigué, la sentant tout près. Il ne bougea cependant pas, se demandant ce que l'animal ferait. Ce n'était pas très prudent, car il pourrait l'attaquer, étant en position de faiblesse. Et pourtant, ce que l'inconnu fit était bien au delà de ce qu'il aurait imaginé. Alors qu'il continuait de sentir l'odeur s'approcher de plus en plus, il sentit quelque chose s'appuyer sur... Sur son derrière! Il leva alors rapidement la tête, et put apercevoir une très jolie louve au pelage blanc immaculé, ainsi que de beau yeux bleus clairs. Elle paraissait à priori très gênée par ce qu'elle venait de faire, et c'était compréhensible.

- Je...Je... Je ne savais pas que c'était vous.. je... Je ne savais pas et...

Blast ne sut quoi répondre face à cette phrase qui ne voulait pas dire grand chose, mais il fallait avouer qu'il était plutôt amusé, même s'il n'en laissait rien paraître. Il se leva donc en se secouant un peu, toujours silencieux, quand tout à coup, la louve, ayant voulu s'approcher un peu, s'emmêla complètement les pattes et tomba à la renverse, les fesses en l'air. Et pour couronner le tout, la seule chose qu'elle avait trouvé à faire, c'était de sourire, assez bêtement il fallait l'avouer. Ce fut trop, Blast ne put s'empêcher d'éclater littéralement de rire, chose qu'il n'avait pas eu l'occasion de faire depuis bien des lustres. Il rigola a en avoir des crampes à l'estomac, un rire cristallin, et à la fois doux et puissant.Un rire agréable à écouter en tout cas.
Lorsqu'il réussit à se remettre de ses émotions, il reprit son calme naturel et son air sérieux, toujours en gardant l'esquisse d'un sourire. Puis il s'approcha l'inconnue et pencha sa tête vers la sienne pour lui parler un peu plus en "face", mais donnant inconsciemment beaucoup de proximité entre eux.

- Enchanté, Blast. À qui ai-je l'honneur?

Ce silence était bien trop lourd à mon goût. Ce moment était fort désagréable, étant donné que je faisais le poirier face à lui, dans une mauvaise posture, disons. Le bruit des vagues, la brise du vent... et ce sale regard que ce loup me lançait. Impossible de bouger, j'étais pétrifiée de honte, avec mon stupide sourire ! Aaah, quelle sensation horrible. Et puis, bien évidement, la chose que je redoutais le plus arriva : le loup se tordit de rire. Celui-ci ne s'était surement pas gêné pour se foutre de moi. Je déglutis et fini par me rauquer la gorge, quelques secondes avant que le loup ne me devance de ses mots.

- Enchanté, Blast. A qui ai-je l'honneur ?

Je lui lançai un regard noir et fixe.
- Safaia. Lui répondis-je froidement et sèchement.

Je fis un mouvement avec ma tête et soupirai, frustrée par son attitude. Après tout, il fallait bien que je m'y attende. Je bougeai brusquement mes pattes antérieurs en va et viens comme si... je voulais me battre ? Non, en réalité, ce n'était surement pas pour ça, je cherchais juste à me remettre sur pattes. Je collai mon menton contre mon torse pour voir ce qui me retenait au dessus de moi : mes pattes s'étaient prisent dans les brindilles d'un nid. Avec tous les palmiers qui s'y trouvaient, il fallait m'expliquer pourquoi celui-ci avait un nid ! Ce n'était décidément pas mon jour de chance. Je me rauquai une nouvelle fois la gorge en faisant quelques mouvements et en me balançant le mieux possible. Je fixai donc le dénommé Blast sans cesser de me rauquer la gorge, donnant quelques coups de museaux dans l'air. J'attendais simplement qu'il vienne m'aider, mais ça, c'était pas gagner. Ce qu'il allait faire était évident : se tordre de rire et se rouler dans le sable ! Décidant de me calmer, je respirai un bon coup avant de me décider à lui demander son aide, sans autre issue.

- Voulez-vous... M'aider.. Blast ?

Je fini ma phrase d'une petite toux qui exprimait mon malaise. A vrai dire, je n'avais vraiment pas envie de lui demander son aide après ce qu'il s'est passé, mais rester ainsi à se balancer allait pas arranger grand chose.Je n'eus pas le temps de percevoir une moindre réaction de sa part lorsque les couinements de petits oiseaux retentirent... quelques secondes avant que ce soit les cris des parents ! Ils ne comptaient tout de même s'attaquer à moi ? ... Je me trompais ! Les deux se mirent à me tourner autour en me donnant de douloureux coups de becs. J'avais beau montrer mes crocs et tenter de les attraper, rien à faire, ma mâchoire se refermait toujours dans le vide. Les agitations devenant trop importantes, la branche se brisa et les noix de coco tombèrent en même temps que moi, tandis que les oiseaux avaient fuit dans le ciel ensoleillé, probablement apeurés par le choc.Une fois à terre, j'ouvris les yeux, mais la dernière chose que je vis était une noix de coco se diriger vers moi. Et puis... un affreux coup sur la tête.

- Safaia.

Réponse cinglante sous un ton sec. Elle était irrité, c'était naturel, mais cela ne vexa pas Blast le moins du monde, au contraire, cela ne l'amusa que plus, mais il ne chercha pas à le lui montrer. C'est alors qu'elle commença à s'agiter, de façon très grotesque, ce qui rendait la situation de plus en plus drôle. Il voyait clairement qu'elle essayait de se remettre droite. Seulement, ses pattes s'étaient prises dans une liane, elle-même prise dans un nid, le faisant dangereusement bouger à ses moindres mouvements. Cette louve était vraiment spéciale, mais au moins, elle aura égaillé la journée de l'alpha. Elle commença ensuite à donner des coups de museau dans l'air, obligeant le loup à se retenir de rire, ce qui lui donna des crampes à l'estomac, l'empêchant de bouger. Et puis bon, elle ne lui avait pas demandé son aide après tout, peut-être jugeait-elle pouvoir se débrouiller, même s'il en doutait fortement. Et pourtant, elle calma ses mouvements et commença à respirer un bon coup, avant de dire avec une légère hésitation dans la voix et un malise évident :

- Voulez-vous... M'aider.. Blast ?

Tout d'abord étonné, il se releva finalement avec fierté, un petit rictus aux babines, s'approchant d'elle pour répondre :

- C'est demandé si gentiment.

Il s'approcha d'elle d'un pas assuré, mais surtout de la liane, afin de la détacher pour qu'elle puisse bouger normalement. Mais c'est alors que des piaillements aigus se fit entendre. Il leva la tête et aperçus deux oiseaux qui étaient, de toute évidence, les propriétaires du nid que Safaia était en train de massacrer, et les parents de petits bébés oiseaux qui faisaient tout autant de boucan. Et bien sûr, la scène qui suivit était tout autant prévisible. Les deux volatiles se mirent à tourner autour de la louve blanche, pour finalement s'attaquer à elle à coups de becs. C'était fou de voir à quel point elle était malchanceuse, ou su moins ce jour-là. Le sort s'acharnait sur elle, mais elle le combattait tout de même, quoi de plus normal. Alors qu'elle donnait des coups de mâchoires dans le vide, Blast se joignit à la "bataille" et choppa un des deux piafs avec agilité et rapidité, plus que l'autre en tout cas. Le deuxième oiseau s'envola dans le ciel, mais l'agitation devenant trop importante, la branche se brisa et le loup vit Safaia tomber lourdement au sol, suivit de plusieurs noix de cocos, dont une d'elle qui atterrit pile sur son crâne, l’assommant par la suite. Puis plus rien, le silence.

- Il manquait plus que ça...

Lâchant un long soupir, Blast savait qu'il ne devait pas la laisser comme ça, et de toute façon, il n'y comptait pas. Il l'attrapa alors par la peau du coup et la souleva pour la placer sur son dos. Puis, il tourna la tête, à droite, à gauche, cherchant un petit coin où la mettre. Il trouva l'endroit parfait : Un rocher près de l'eau et abrité du soleil par les feuillages de la forêt juste à côté. Il y installa donc la louve, puis se coucha un peu plus loin, se décidant à attendre qu'elle revienne à elle. Quant à lui, il allait reprendre la sieste de tout à l'heure, celle qu'elle avait merveilleusement bien interrompue.

C'était sombre... c'était flou... Les oiseaux piaillaient haut dans le ciel sans s'arrêter une seconde. Le son était léger, trouble, sourd. Le son devint plus fort, plus près encore, plus net.. Un volatile attrapa violemment mon museau de ses serres et ne le lâcha plus, agitant ses ailes et son corps entier.

- AAAAAAAAAAAAH

Criais-je, me réveillant d'un rêve en un bond de sursaut. J'étais sur un rocher placé à la limite de la plage au bord de la mer. Que s'était-il passé ? Que faisais-je ici ? Je compris tout de suite lorsque j'aperçus une noix de coco sur le sable chaud, au loin, près d'un palmier. Ah, la noix de coco. Je me souvins de tout. Ma truffe se mit à remuer, surement, avais-je détecter une chose peu loin ? Je me baissa légèrement et aperçus un loup gris, roupillant tranquillement peu loin de moi et du rocher. J'avais comme une impression de déjà vu. Ce loup... sa position... J'avais l'impression que ce loup dormait sous un palmier il y a seulement quelques courtes minutes de cela. Hm, ça devait être probablement qu'une impression. Je le reconnus tout de suite, la scène me revins.

Alors qu'il dormait paisiblement j'ai... Argh, je n'ai pas rêvé. Qui plus est, si je ne me trompe pas, il s'est bien foutu de moi ! Je grognai à ce simple souvenir. Mais... si j'étais ici... c'était surement grâce à... lui ? Blast, c'était son nom il me semble. Je calmai ma rage envers lui et secouai la tête pour évaporer mes pensées noires à son sujet. Je me redressai et restai assise sur le rocher, queue enroulée autour de moi. Je regardai autour de moi, le silence complet. Mais pour une fois, c'était pas bruyant ! Ça, c'était le vrai calme serein de la plage, il n'y avait là aucun doute. Et puis, quelque chose vint briser le silence : des sortes de mouvements. Je me baissai vers le loup -que je crois- endormi et plissai les yeux. Je me balançai encore un peu plus en avant avant d'apercevoir une plume sur sa truffe. Je décidai de me penchai encore et... "boum"

Je rouvris les yeux quelques secondes après la petite chute et constatai encore avec honte que ma truffe touchait la sienne. Je frissonnai tellement que mes poils eux-même s'hérissèrent, c'est alors que je fis un mouvement de recul au même moment que je me redressai. C'en était trop !...

Le loup gris n'avait pas mit longtemps à s'assoupir, la chaleur pesante le faisait déjà somnolait auparavant. Son sommeil fut alors plus profond que prévu, hypnotisé par le chant des vagues et les caresses du vent sur son doux poil. Il aurait aimé ne jamais se réveiller, ne jamais avoir à rouvrir les yeux, façon de fuir la réalité et toutes les responsabilités qui lui collait aux pattes depuis qu'il était devenu Alpha. De plus, il se rappelait très bien le sentiment qu'il avait eu, ainsi que toute la meute Crépuscule, lorsque l'ancien Alpha avait, disait-on, "déserté". Du moins, c'est ce qui était dit, mais Blast n'y croyait pas, ne le pensant pas possible d'une tel chose. Il songeait plutôt qu'il avait voulu, entre autre, lui passer le flambeau. Ce qui était en soit une énorme marque de confiance que le loup avait plus pris pour une trahison au début, par le fait qu'il soit tout de suite devenu alpha sans qu'il s'y prépare mentalement. Oui, les premiers jours à ce poste furent assez dur pour lui, il devait prouver, autant aux crépusculiens qu'à lui-même, qu'il était fait pour ça. Après tout, ce n'était pas lui qui avait choisit. De plus, il n'arrêtait pas de se plaindre, à lui-même évidemment, se disant qu'il n'était pas fait pour, que c'était trop tôt, et maudissant l'ancien Alpha l'ayant abandonné. Jusqu'à ce qu'il prenne conscience que penser comme il le faisait était la pire des choses, et que ce n'était certainement pas ce qu'il ferait à sa place. Il avait donc mûrit et prit son devoir avec plus de sérieux, celui d'Alpha du Crépuscule.
Aujourd'hui, il en était déjà fatigué de toutes ses obligations et de toutes les appréhensions qu'il avait, et qu'il était obligé d'avoir. Le fait d'avoir besoin de plus de loups dans sa meute, dans ses rangs, mais aussi de les préparer à une guerre certaine face à d'autres meutes leur étant totalement inconnues, si ce n'est leurs noms. Mais il le fallait, un point c'est tout. C'était donc pour ça qu'il aimait ce genre de moments en terre libre, où il s'"évadait", échappant à la vérité, parfois trop cruelle, même pour son esprit fort.

Sa fuite fut pourtant de courte durée. Un bruit lui avait brisé son sommeil, ne le convainquant pourtant pas d'ouvrir les yeux. Son origine, il la connaissait à présent. Probablement cette Safaia qui avait dû se réveiller. Qu'est ce qui pouvait bien la faire crier ainsi? Le piaf sauf, qui revenait à la charge? Non, cela ne risquait pas, il n'entendait pas de bruit de gazouillement. Bon, eh bien puisqu'il ne se rendormirait sûrement pas, il décida qu'il lui demanderai lui même. Ainsi, il commença à ouvrir les yeux et lever la tête lorsque... "boum". Oui "boum". Quelque chose venait de percuter son museau, où plutôt devrions-nous dire, "quelqu'un". Une fois de plus, la fameuse Safaia avait trébuché, les mettant truffe à truffe, position fort gênante à l'instant. Cela fit monter légèrement le rouge aux pommettes de Blast et il frissonna, mais bien heureusement, la louve se recula tout aussi gênée que lui. C'est alors qu'il dit tout à faire ironiquement :

- Et là aussi, tu es "tombée accidentellement"?

D'un côté il avait dit ça pour l'embêter une fois de plus, mais d'un autre il commençait à la soupçonner légèrement, même si elle paraissait gênée. Peut-être n'avait-elle pas prévu qu'il se réveil à ce moment-là, tout simplement ...